Description:
DE LA GRIFFE ET DE L'ETHER
Patient travail de traçage au tire-ligne et digression personnelle, autour de la possibilité de la conscience, de la naissance du Moi et du processus d'individuation. Comment ce "Je", que j'exprime en une ligne verticale et résolue, peut-il surgir d'une vibration, celle hasardeuse des particules élémentaires ou de mon tracé au Fineliner, que je recherche pourtant le plus régulier possible. Ce « Je » est tendu entre un solide doré, dans lequel il plante sa griffe et le tracé éthérique à l'encre noire. De cette façon, chaque œuvre de cette série peut être vue comme un autoportrait en pied.

L’ARC ET LA MAIN
En calligraphie chinoise, le "Je" est formé de l'assemblage de deux signes, ceux de l'arc et de la main.
Mes digressions se poursuivent sur l'origine de la conscience de soi. Dans l'infiniment petit, il n'y a plus ni matière ni énergie, seule de l'information circule, des cordes en vibration et c'est par mon geste vertical et résolu que s'affirme la conscience, celle que l'observation la main humaine rend évidente et dont la puissance s'exprimera dans la projection au loin une pierre puis une flèche, permettant au regard de se lever sur l'horizon. C'est bien cette puissance devenue monstrueuse de l'espèce humaine, que je tends à rendre dans ces œuvres au format pourtant modeste.

PROJECTION
Digressions personnelles autour des notions de la conscience et du Moi tout au long du patient dessin de circonvolutions que je voudrais le plus régulier possible. Ayant atteint le bas du format, je peux enfin tracer ce « Je » en une ligne verticale résolument tendue entre un solide doré et les ondulations de l'encre noire. Cette conscience, c'est aussi celle que la main rend évidente et qui, en projetant au loin une pierre puis une flèche à l'aide d'un arc, a fait que le regard a pu se lever sur l'horizon. Partant, le Moi en s'affirmant de plus en plus, se détache du monde, il y projette alors une ombre, qui en retour cache une partie de celui-ci. Ainsi, chacune des œuvres de cette série peut être vue comme un portrait en pied.