Nous sommes entourés et submergés par le visage qui plaît ou devrait plaire. Dans les publicités, les magazines, la télévision, en ligne et hors ligne, il est toujours présent. 

Nous vivons dans un monde de selfies, de visages qui plaisent au créateur de l'image, définissant ce à quoi ils doivent ou devraient ressembler.

En revanche, « n'oubliez pas, souvenez-vous » présente une vision différente du portrait. 

Les modèles sont assis et pris en photographie avec une pose longue face à leur reflet dans un miroir. C’est ainsi que la dynamique du visage se transforme en un portrait « intérieur » plus personnel et plus profond. 

Grâce à cette procédure, les visages se déforment et cessent de chercher à plaire. Au contraire, ils deviennent presque transparents, ouverts, vulnérables, une fenêtre sur un monde plus personnel.

L'expérience vécue pendant la durée du portrait est comme si le "je" poétique surgissait de derrière le visage extérieur ; une essence allégée de la personne et des "choses" qui l'habitent. C'est comme si nous regardions à l'intérieur du portrait, du modèle, là où se trouvent la peur, la douleur, le plaisir, l'amour et la perte, et les souvenirs. C'est là que se trouve la fragilité du "moi intérieur" sous la surface, exposée et mise à nu dans l'intention de créer un moment de réflexion.